Deux ans plus tard. La France affiche une présence présence remarquée à l'édition 2017 du CES de Las Vegas (3e présence mondiale). Mais en y regardant de plus près ce paradoxe demeure : derrière le constat du bouillonnement des startups, se cache une analyse plus contrastée de la situation numérique du pays. Qu’il s’agisse de l'écosystème de l’innovation, de l’usage du numérique par les citoyens et les entreprises, des compétences et de la formation, de l’état et de l’administration,
nous avons, de nouveau avec Roland Berger, analysé, en 30 fiches la situation de la France face à la nouvelle donne numérique, à partir de chiffres non agrégés pour éviter de délayer la réalité tout en nourrissant ces observations de comparaisons avec les meilleures pratiques européennes.
A l’issue de cette analyse, 5 observations ressortent :
- Le premier constat, c’est l’attrait des français pour le numérique : ils ont “embrassé” le grand virage du numérique et leurs usages sont très développés. La France est notamment le 2e marché européen du e-commerce (achat en ligne). Néanmoins, la fracture digitale demeure, notamment pour les séniors, et les usages mobiles.
- Mais il existe un décalage entre l'appétit numérique des citoyens et les entreprises françaises qui peinent à basculer vers une relation client digitale, laissant un potentiel de demande inexploité.
- L’Etat français, précurseur notamment avec la Carte Vitale ou le paiement des impôts en ligne, semble avoir ralenti le rythme de la mise à disposition de services numériques, si l’on compare notamment aux pays nordiques. En particulier, le retard sur la création d’un identifiant numérique unique semble avoir limité la possibilité de gérer sa vie administrative en ligne.
- Faute de formations adaptées, la jeunesse française pourrait se priver d’un accès à plus de 191 000 opportunités d’emplois (sur la période 2012-2022) dans le numérique. Notre système éducatif requiert une accélération majeure de la formation des enseignants et des cours sur le numérique, pour apprendre à coder, mais surtout pour développer des compétences numériques non techniques telles que le marketing en ligne.
- Bouillonnant, l'écosystème d'innovation numérique n'a toujours pas produit d'entreprise d'envergure – le marché du capital-risque progresse, mais les start-ups françaises tendent in fine plutôt à se vendre qu'à s'étendre.
En somme, ce panorama réalisé par Roland Berger et Google France montre que la France doit redoubler d’efforts pour extraire le plein potentiel du numérique. Tel est l’enjeu pour se donner les moyens d’être une grande puissance économique dans le contexte numérique de demain. Chez Google France, nous continuerons à être partenaire des acteurs économiques, culturels et associatifs pour les accompagner cette transformation, source de croissance et d’optimisme pour la France et les Français.
Posté par Elisabeth Bargès, Directrice des politiques publiques de Google France