Le 12 mars 2011 se tiendra la Journée mondiale contre la cyber-censure, une manifestation initiée par Reporters sans frontières en 2008, qui vise à défendre un Internet unique, libre, et accessible à tous. La lutte pour la liberté d’expression sur Internet est plus que jamais essentielle. Parce qu’Internet crée de nouveaux espaces d’échanges et de débats, il est un vecteur de liberté. Cependant, de plus en plus de gouvernements l’ont compris et réagissent en tentant de contrôler la Toile. Les net-citoyens font malheureusement les frais des représailles des autorités en étant plus de 119 dissidents contraints au silence.
La liberté d'expression et la libre circulation de l'information sont au cœur des préoccupations de Google et représentent à nos yeux des valeurs fondamentales. C’est pourquoi nous avons souhaité nous associer à Reporters sans frontières pour décerner le Prix du Net-citoyen, qui récompense un internaute, un blogueur ou cyberdissident qui s’est illustré par ses activités de défense de la liberté d’expression sur le Net.
L’édition 2011 du Prix Net-citoyen sera décernée la veille de la journée mondiale contre la cyber-censure, le vendredi 11 mars 2011 à 18h30. Une cérémonie sera animée par Audrey Pulvar, en présence de Carlo d’Asaro Biondo, Président des opérations de Google Europe du Sud, de l’Est, Moyen Orient et Afrique, de Dominique Gerbaud, Président de RSF, de Jean- François Julliard, Secrétaire général de RSF et du co-fondateur de Médecins Sans Frontières et ancien ministre des Affaires Etrangères, Bernard Kouchner.
A la lumière des événements qui ont lieu en ce moment même au Proche Orient, cette 2ème édition du prix du Net-citoyen revêt cette année un aspect particulièrement symbolique. C’est grâce à l’engagement sans faille de Reporters sans frontières et au courage au quotidien de ces cyberdissidents que nous avons la chance, aujourd’hui, d’accéder à l’information et de recevoir les témoignages de ces hommes et des ces femmes qui luttent chaque jour pour un droit fondamental: la liberté d’information.
LES NOMINES POUR LE PRIX NETIZEN 2011
NAWAAT, TUNISIE
Nawaat.org est un blog collectif indépendant animé par des blogueurs tunisiens, créé en 2004. Nawaat joue un rôle crucial dans la couverture des troubles sociaux et politiques en Tunisie depuis le 17 décembre 2010.
ALI ABDULEMAN, BAHREïN
Ali Abdulemam, blogueur très actif considéré par les Net citoyens du Bahreïn comme un pionnier d’Internet dans le pays et dans le Golfe, a été emprisonné au Bahreïn de septembre 2010 à février 2011. Il est accusé d’avoir diffusé de fausses informations sur le forum BahrainOnline.org, un site pro-démocratique bloqué dans le pays et qui accueille plus de 100 000 visiteurs par jour.
JIEW, PRACHATAL, THAILANDE
Chiranuch Premchaiporn, connue sous le nom de Jiew, est la directrice et webmaster de Prachatai, un site alternatif d’information thaïlandais. Arrêtée à de nombreuses reprises, elle est aujourd’hui sous le coup de plusieurs chefs d’accusation, dont celui de diffamation contre la famille royale. Elle risque une peine de 70 ans de prison.
TAN ZUOREN, CHINE
Tan Zuoren, coauteur du blog 64tianwang, est actuellement détenu en Chine. Il a été condamné, le 9 février 2010, à cinq ans de prison pour « incitation à la subversion du pouvoir de l’Etat ». Tan Zuoren est l’un de ces Net-citoyens arrêtés pour avoir défendu l’intérêt général, à l’instar, notamment, de Huang Qi (condamné à trois ans de prison pour la même raison).
PHAM MINH HOANG, VIETNAM/FRANCE
Le blogueur franco-vietnamien Pham Minh Hoang a été arrêté le 13 août 2010. Il a officiellement été inculpé le 20 septembre dernier pour “avoir mené des activités en vue de renverser le gouvernement” et appartenir au parti d’opposition Viet Tan, qualifié par les autorités “d’organisation terroriste”.
NATALIA RADZINA, CHARTER 97, BELARUS
Sous la direction de sa rédactrice en chef, Natalia Radzina, le site biélorusse d’informations Charter 97 dénonce les cas d’arrestations, d’agressions ou de harcèlement de militants des droits de l’homme et de journalistes (traditionnels ou en ligne). Le site a été victime de nombreuses cyberattaques. Natalia Radzina serait actuellement sous le coup d’une enquête pénale. Le fondateur du site, Oleg Bebenin, a été retrouvé “pendu” en septembre dernier.