Au cours de l’année dernière, des journalistes-citoyens syriens n’ont cessé de rassembler et diffuser, en temps réel, informations et images sur le soulèvement populaire de leur pays. Reporters sans Frontières a célébré ce soir le courage de ces militants en leur décernant le prix du Net-citoyen 2012.
Jasmine, une jeune militante syrienne de 27 ans vit au Canada, a accepté de recevoir ce prix au cours d’une cérémonie à Paris, au nom des comités locaux de coordination en Syrie. Elle a prefere rester anonyme pour proteger sa famille qui ai reste en Syrie. “Le prix du Net-citoyen prouve que nos voix ont été entendues et que nous avons réussi à faire connaître l’histoire de millions de syriens qui se battent sur le terrain pour obtenir ce dont ils ont toujours rêvé : vivre dans la liberté et la dignité” a-t-elle déclaré.
Pour la troisième année consécutive, Google a apporté son soutien au prix du Net-citoyen. Reporters sans frontières rappelle que 200 net-citoyens ont été arrêtés en 2011, soit 30% de plus que l’an dernier. 5 ont été tués. Il s’agit du plus haut niveau de violence jamais enregistré à l’encontre des net-citoyens. Plus de 120 d’entre eux sont actuellement emprisonnés pour avoir avoir exprimé librement leur opinion en ligne.
Nos propres produits et services sont bloquées dans 25 des 125 pays où Google est présent.“ Internet permet à des individus courageux de pouvoir raconter leur histoire au monde entier, qu’ils soient en Syrie ou partout ailleurs,” déclare Jean-Marc Tassetto, Directeur Général de Google France. “ Le prix du Net-citoyen, fruit de notre collaboration avec Reporters Sans Frontières, témoigne parfaitement de notre conviction première : l’accès à l’information permet une plus grande liberté et favorise le développement économique et social.”
Les journalistes et blogueurs syriens sont menacés et arrêtés par le gouvernement. Les médias internationaux sont, pour la plupart, tenus à l’écart du pays. En leur absence, ces comités locaux représentent presque le seul moyen de tenir le monde informé de la violence qui ravage le pays. Ils ont émergé spontanément au début de la révolte syrienne en mars dernier, et rassemblent des militants des droits de l’homme aux côtés de journalistes locaux ; ils sont désormais présents dans la plupart des villes et villages à travers le pays.
Des informateurs sur le terrain envoient les informations aux comités qui les confirment à partir de plusieurs sources. Un troisième groupe est chargé de les traduire en anglais et de les publier sur le site internet. Des vidéos et des images sont également postées sur Facebook et sur un blog de photos.
“Il y a des millions d’histoires qui nous font rire, pleurer, nous inspirant des sentiments mitigés depuis que la révolte a commencé” explique Ola. “Nous nous sommes entretenus avec une mère dont les trois enfants étaient détenus, et elle nous a fait promettre que quoi qu’il puisse se passer, nous ne cesserons jamais de relayer les événements de notre chère Syrie”.
Ce prix a été décerné à l’occasion de la Journée Mondiale de lutte contre la cyber-censure. En 2010, le Prix du Net-citoyen avait été attribué aux cyber-féministes iraniennes. L’an dernier, le prix est revenu à Nawaat.org, un blog collectif indépendant animé par des blogueurs tunisiens.
Posté par William Echikson, Directeur de la Communication EMEA, en charge des initiatives "liberté d'expression"