Les données sur le trafic et les requêtes relatives aux droits d’auteur du Transparency Report sont mises à jour quasiment en temps réel, mais les données relatives aux  demandes gouvernementales sont mises à jours tous les six mois car il s’agit d’un processus manuel. Aujourd’hui nous présentons les données révélant les requêtes gouvernementales effectuées entre juillet et décembre 2011, concernant à la fois les demandes de retrait de contenu et les demandes de renseignements sur les utilisateurs.

De plus en plus de demandes de suppression de contenu à caractère politique

Malheureusement, la tendance troublante observée ces dernières années ne s’inverse pas aujourd’hui. Quand nous avons commencé à partager ces données en 2010, nous avons également ajouté des annotations avec des cas très intéressants se cachant derrières les chiffres. Nous avons remarqué que les agences gouvernementales de différents pays du monde nous demandaient parfois de retirer le contenu politique que nos utilisateurs avaient posté sur nos services. Nous espérions alors que cela n’était qu’une anomalie. Nous savons désormais que ce n’est pas le cas.

Il s’agit du 5ème rapport semestriel que nous publions, et comme à chaque fois, nous pouvons observer que l’on nous demande essentiellement de retirer des contenus liés à des messages politiques. Ceci est inquiétant non seulement parce que la liberté d’expression est remise en cause, mais aussi parce que certaines de ces demandes proviennent de pays auxquels on ne s’attend pas - comme par exemple des démocraties occidentales que l’on n’associe pas habituellement à la pratique de la censure.

Par exemple, au cours du second semestre 2011, les autorités espagnoles nous ont demandé de retirer 270 résultats de recherche liés à des blogs et des articles mentionnant certaines personnalités publiques comme des maires ou des procureurs. En Pologne, nous avons reçu une requête d’une institution publique afin de retirer des liens d’un site internet qui la critiquait. Nous ne nous sommes pas pliés à ces deux requêtes.

Un outil mis à jour continuellement pour des informations toujours plus pertinentes
Au delà de la publication de nouvelles données, nous ajoutons aujourd’hui une fonctionnalité qui permet  de voir plus facilement l’ensemble des résultats à travers les pays, et de comparer le nombre de surpressions effectuées suite à des demandes provenant d’ordonnances de tribunal, par opposition aux requêtes qui proviennent d’agences gouvernementales. Pour le rapport semestriel présenté aujourd’hui, nous avons compilé une moyenne de 68 % d’ordonnances de tribunal pour 43 % de requêtes informelles.

Nous avons ajouté des faits intéressants dans la section “ annotations” du Transparency Report. Nous sommes conscients que les chiffres que nous partageons ne représentent qu’un petit aperçu de ce qui se passe sur Internet à une plus large échelle. Mais nous espérons qu’en nous montrant totalement transparents sur les requêtes gouvernementales, nous allons continuer à contribuer au débat sur la façon dont les comportements gouvernementaux façonnent notre Internet.

Dorothy Chou, Senior Policy Analyst chez Google.